Quebec Chapter meeting recap – 5/8/2021

The SABR Quebec Chapter met virtually on May 8, 2021, with a presentation by Christian Trudeau who talked about his research on the Eastern Canada League, which existed in 1922 and 1923, and its successor, the Quebec-Ontario-Vermont League of 1924. His research on this little-known league was begun a few years ago, but was put aside for a while when he discovered that one of its first players, Charlie Culver, was a black man, an exceptional situation at the time. He thus undertook in-depth research on Culver, which led to the publication of an article in the Baseball Research Journal last year, before he returned to documenting the league’s history.

The league was created at a time when there were no professional teams in Quebec, following the departure of the Montreal Royals in 1917. The only game in town was a Montreal-based semi-professional league that played only on week-ends, which wasn’t enough to satisfy the fans’ cravings. The legendary Joe Page, who was behind all attempts to set up professional teams or leagues in Quebec over a span of half a century, was the main force behind the creation of the Eastern Canada League, but, in his typical manner, he found partners to finance his original idea. Joining him in the adventure were Shag Shaughnessy, another tireless promoter, and Jean Dubuc, a former major league pitcher who at the time was laying low in Montreal after his name had been come up in connexion with the Black Sox Scandal that rocked the 1919 World Series. Page had quite the address book and was able to obtainfrom the National Association certification as a Class B league for his fledgling circuit, a rather remarkable feat for a league starting from scratch and that existed only on paper mere weeks before the start of its schedule!

The plans for the league were rather ambitious, with talk of teams located in Quebec City, Ottawa, Saint-John in New Brunswick and even cities in northern New York State like Plattsburgh or Malone. The connexion between these various cities was that they were all served by the Canadian Pacific Railroad, which was Joe Page’s employer; he would always take into consideration his company’s broader interests when thinking up his various schemes. When the season finally got under way, there were only four teams: Montreal, Ottawa, Trois-Rivières and Valleyfield. That last city was much smaller than the others, but the league’s executives had no choice but to accept it, as they needed enough teams to make the league work. However, the town quickly proved to be too small to compete, and before the season was over, its club had been transfered to Cap-de-la-Madeleine, located next to Trois-Rivières. At first, teams recruited local players to fill their ranks, but they quickly turned to imports from the United States, and these would become the league’s pre-eminent players. During that first season, the league became notorious because of a number of incidents in which officials were manhandled by crowds, especially in Trois-Rivières.

In 1923, the Cap-de-la-Madeleine team moved to Quebec City, which fulfilled one of Joe Page’s wishes, but the Ottawa club lost its home ballpark and was forced to share Atwater Stadium, which was pretty derelict by that point, with the Montreal club, while still nominally representing the Federal capital. The league’s financial underpinnings remained shaky and in 1924, it tried to consolidate them by opening a new frontier, admitting two teams from Vermont, in Rutland and Montpelier. Meanwhile, Ottawa managed to return to its home city – except on Sundays, when it was forced to trudge across the Ottawa River to play its games in Hull, Quebec – while Trois-Rivières was replaced by a second Montreal-based team, the Outremont Canadiens. That name was only adopted to conform to a National Association rule that precluded two teams from the same city playing in the same league, but the team had close links to the Canadiens hockey club, and adopted its philosophy of giving preference to local players, going against what had become the league norm of favouring Americans. This third season proved to be a disaster as the two Vermont teams lost significant amounts of money and collapsed in mid-season, while the Ottawa team was the target of a boycott by the local paper, the Ottawa Citizen, which was offended by the lack of decorum at league games. The league would not be back for a fourth season.

The experiment was not a complete write-off however. A few players from the league reached the major leagues, and it provided the basis for the future much more successful Provincial League. It also convinced Joe Page that it was imperative that a proper ballpark be built in Montreal, and he would now concentrate his energies on finding the persons who would get this done. That happened in 1928 with the construction of Delorimier Stadium and the arrival of the International League Royals, ushering a new era for professional baseball in Quebec.

 

*****

Le chapitre de SABR-Québec a tenu une réunion sous forme virtuelle le 8 mai 2021 avec comme invité Christian Trudeau, qui a présenté ses recherches sur la Ligue de l’Est du Canada, qui a existé en 1922 et 1923, avant d’être remplacée en 1924 par la Ligue Québec-Ontario-Vermont. Il a commencé ses recherches sur ce circuit méconnu il y a quelques années, mais en a été détourné par la découverte remarquable qu’un de ses premiers joueurs, Charlie Culver, était un noir, une circonstance exceptionnelle pour l’époque. Il a donc mené des recherches approfondies sur Culver, publiant un article dans le Baseball Research Journal l’année dernière, avant de revenir à l’histoire du circuit proprement dit.

La création de la ligue survient alors qu’il n’existe plus de club professionnel au Québec depuis le départ des Royaux en 1917. Seule une ligue semi-professionnelle existe à Montréal, jouant les fins de semaines, ce qui n’est pas suffisant pour satisfaire l’appétit des amateurs. Le légendaire Joe Page, qui est à l’origine de toutes les tentatives de création de clubs ou de ligues professionnels au Québec pendant un demi-siècle, poussera la création de la Ligue de l’Est du Canada, mais comme à son habitude, il trouve d’autres personnes pour financer son idée. À ses côtés seront Shag Shaughnessy, un autre promoteur infatigable, et Jean Dubuc, ex-lanceur des ligues majeures qui réside à ce moment-là au Québec afin de faire oublier que son nom a circulé lors du scandale des “Black Sox” et des Séries Mondiales de 1919. Page a un carnet d’adresses très fourni et obtient pour le nouveau circuit son intégration à l’Association nationale au niveau B, un exploit assez remarquable pour une ligue qui ne part de rien et qui n’existe que sur papier à quelques semaines du début de ses activités!

Les plans pour le circuit sont plutôt ambitieux : on parle d’équipes à Québec, Ottawa, Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, et même dans le nord de l’état de New York, soit à Plattsburgh ou Malone. Le lien entre ces villes est qu’elles sont desservies par le chemin de fer Canadien Pacifique, qui est l’employeur de Joe Page, et que celui-ci veut toujours tenir compte de l’intérêt de la maison-mère quand il échafaude ses plans. Finalement, lorsque la saison commence, il n’y a que quatre équipes : Montréal, Ottawa, Trois-Rivières et Valleyfield. Cette dernière ville est beaucoup plus petite que les autres, mais les dirigeants n’ont d’autre choix que de l’accueillir afin d’avoir suffisamment de clubs pour fonctionner. Valleyfield montrera rapidement ses limites, et avant la fin de la saison, le club sera transféré à Cap-de-la-Madeleine, juste à côté de Trois-Rivières. À l’origine, les clubs puisent dans le bassin des joueurs locaux pour constituer leurs effectifs, mais rapidement des joueurs importés des États-Unis prendront la relève et en seront les figures dominantes. La ligue acquière pendant cette première saison une réputation sulfureuse en raison d’incidents où des arbitres sont malmenés, particulièrement à Trois-Rivières.

En 1923, le club Cap-de-la-Madeleine est transféré à Québec, ce qui exauce un des rêves de Joe Page, mais celui d’Ottawa perd son domicile et se voit obligé de partager le Stade Atwater, qui ne paye pas de mine, avec l’équipe de Montréal, tout en continuant nominalement de représenter la capitale fédérale. Les assises financières du circuit demeurent bancales, et en 1924, elle tente une fuite en avant, ajoutant deux équipes au Vermont, à Rutland et Montpelier. Pendant ce temps, Ottawa retrouve sa ville d’origine – sauf les dimanches où elle traverse la rivière des Outaouais pour jouer ses matchs à Hull, au Québec – et Trois-Rivières est remplacée par une seconde équipe montréalaise, les Canadiens d’Outremont. Ce nom est adopté pour satisfaire à une règle de l’Association nationale, qui n’accepte pas que deux clubs d’un même circuit jouent dans la même ville. Le club a des liens étroits avec le club de hockey des Canadiens, et adopte sa philosophie de privilégier les joueurs locaux, allant contre la tendance générale de l’américanisation de la ligue. Cette troisième saison est désastreuse, alors que les clubs du Vermont ne rentrent pas dans leurs frais et font faillite à la mi-saison, et que le club d’Ottawa est victime d’un boycott du quotidien The Citizen, qui s’offusque du manque de décorum lors des matchs. Le circuit ne reviendra pas pour une quatrième saison.

L’expérience ne sera pas une perte totale, cependant. Quelques joueurs du circuit se sont rendus aux ligues majeures, et les bases de la future Ligue Provinciale sont jetées. L’expérience convainc aussi Joe Page qu’il faut absolument construire un stade de baseball digne de ce nom à Montréal, et il va désormais s’affairer à trouver les gens d’affaire qui concrétiseront ce projet, avec la construction en 1928 du Stade Delorimier et la venue des Royaux de la Ligue Internationale, ouvrant une nouvelle ère pour le baseball professionnel au Québec.